statistiques

LOMME EN 1790

 

 

Alors, comment ces changements ont-ils été vécus à Lomme ? Je n’ai pas trouvé d’éléments pour l’année 1789. Bien que située sur la route de Lille à Armentières, la commune ne semble pas avoir été perturbée par les évènements. Lomme est alors un village de la châtellenie de Lille.

Comme vous le montre la réponse de la commune de Lomme au questionnaire de 1790 qui permit de dresser une statistique nationale, le village est entouré des communes de Prémesques et Pérenchies au nord, d'Esquermes, Loos et Sequedin au sud, de Lompret et Lambersart à l'est, de Sequedin, Ennetières et Capinghem à l'ouest.

 

 

                                        QUESTIONS proposées à la municipalité de LOMME
      sur lesquelles le district de Lille lui demande des réponses exactes conformément à
                                         l'ordre qu'il en a reçu du directoire du département.
   
QUESTIONS REPONSES
   
1ère Question  
Quelle est l'étendue de votre paroisse ? Une lieue de long sur 3/4 de large.
A quel territoire aboutit-elle du côté du Nord ? A ceux de Prémesques et Pérenchies.
Du côté du Midi ? A ceux d'Esquermes, Loos et Sequedin.
Du côté du Levant ? A ceux de Lompret et Lambersart.
Du côté du Couchant ? A ceux dudit Sequedin, Ennetières et Capinghem.
   
2ème Question  
Les habitations qui se trouvent dans l'étendue de Elles se trouvent toutes à l'espace dans le territoire.
votre territoire sont-elles réunies en une seule masse  
ou séparées par hameaux ?  
Si elles sont séparées par hameaux, combien y a-t-il Néant.
de hameaux ?  
   
3ème question  
Combien y a-t-il d'habitations dans le chef-lieu ? 386 dans l'étendue du territoire.
   
4ème Question  
Combien y a-t-il de municipalités dans votre territoire ? Une seule.
Comment la nomme-t-on ? La municipalité de Lomme.
Quel est le nombre des officiers municipaux ? Dans la municipalité de Lomme il se trouve 6 officiers
  municipaux, compris le maire.
   
Nous, maire et officiers municipaux de la commune de Lomme certifions que les déclarations qui précèdent sont
sincères et véritables. En foi de quoi nous avons signé en notre assemblée extraordinaire du 23 octobre 1790.
Signé P. J. Six, J. B. Deroullers.  

 

 

 

Cette statistique indique que le village contient 386 habitations et Jules Brenne, l’historien de Lomme des années 50, parle d’une population de 1.800 habitants, chiffre à peu près fiable et corroboré par la statistique de 1806 qui en compte 1.743. La majeure partie de la population est alors regroupée au Bourg, même si quelques centaines d’habitants peuplent le Marais.

Le seigneur de Lomme est Guillaume Louis Cornille, comte de Gand et du Saint-Empire, marquis d’Hem, seigneur de Lannoy, Lys, Lomme, Sequedin, Capinghem, Englos, Linselles, maître de camp, commandant du régiment de Royal Infanterie. Souvent absent de Lomme, il délègue son autorité sur la seigneurie et la paroisse au bailli Jean-Baptiste Desreveaux, originaire de Linselles et à son lieutenant Fauquemberghe. Un conseil, élu par les habitants mais validé par ces grands personnages, composé des grands fermiers du village, administre les biens de la communauté. Ce pouvoir est néanmoins limité par le fait qu’il ne faut pas remettre en cause les intérêts du seigneur.

Quatre seigneurs se partagent le territoire de Lomme. Le premier, dont nous venons de parler, est le seigneur du Bourg. Les autres terres sont sous la domination de l’Eglise, souvenir d’une époque où le clergé, séculier ou régulier, était à la pointe du combat pour la canalisation de la Deûle et la mise en valeur des terrains. La Mitterie est ainsi sous la dépendance des chanoines de la collégiale Saint-Pierre de Lille, la zone actuelle de la Délivrance, Mont-à-Camp et le Marais sont contrôlés par les moines de l’abbaye de Loos, à l’exception de la Haye-du-Temple, ancienne ferme du Temple, tombée aux mains des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem après la disparition de cet ordre militaire religieux.

La Révolution a donc répondu à la célèbre question de l'abbé Siéyès: "Qu'est-ce que le Tiers-Etat?", qu'il avait posée dans le pamphlet du même nom.

« Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? » demandait-il. « Tout », c’est-à-dire toute la population à l’exception des nobles et du clergé, soit 95 % des Français.

« Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre des choses politiques ? » « Rien ». En effet, le roi, parce qu’il était le représentant de Dieu sur la Terre, détenait le pouvoir absolu. Les nobles, abrités derrière leurs privilèges, exerçaient le pouvoir local.

« Que demande-t-il ? » « A y devenir quelque chose ! »

L'Assemblée nationale Constituante a exaucé ce voeu. Lors de la nuit du 4 août, elle a tout d'abord aboli les privilèges. Puis, dans le même mois, elle adopte la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui devient la base du nouveau contrat social et des nouvelles règles de l'exercice des droits politiques.

Dans le cas de figure qui nous intéresse, deux articles sont fondamentaux. Le premier qui dit que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » et surtout le troisième qui déclare solennellement : « le principe de toute souveraineté réside dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. »

Et c’est cet article qui légitime le fait que nul ne pourra exercer des responsabilités ou prendre des décisions sans avoir été au préalable désigné par le peuple. D’où l’organisation d’élections. C’est ainsi qu’on élira les députés, les administrateurs des départements, des districts et des communes. On élira les juges et même les curés.

Qui pourra voter ? L’Assemblée nationale Constituante a posé un certain nombre de conditions. Il faut tout d’abord être Français et à l’époque la définition est plutôt large : est Français tout individu né de père français, en France ou à l’étranger ; est Français tout individu né en France de père étranger, mais résidant en France ; enfin est Français tout individu né à l’étranger de parents étrangers, mais résidant en France depuis 5 ans de manière continue, y ayant acquis des immeubles ou épousé une Française et ayant prêté le serment civique.

Vient ensuite la notion de citoyen actif, par opposition à celle de citoyen passif. L’idée, c’est que l’électeur doit être membre de la communauté nationale et pouvoir avoir un avis libre de toute contrainte pour déterminer son choix, d’où la liste de restrictions que vous pouvez lire.

Vous remarquerez, en passant, qu’il n’est nulle part fait mention de citoyenne, ce qui peut nous interpeller aujourd’hui, alors que l’on discute beaucoup de la place de la femme en politique. Mais à l’époque, le problème ne se posait pas.

 

                                            Lire la suite

 

 




Créer un site
Créer un site