I - La seigneurie et les seigneurs
Le fief du chastel et seigneurie de lomme, tenu de la salle de Lille à 10 livres de relief et en justice de vicomte comprenait au XVIème siècle 76 bonniers gisant en la paroisse de Lomme, et 7 bonniers à Capinghem, des rentes en blé, en avoine, en argent et en poivre, et 28 hommages parmi lesquels La Wastine, le Grand-Bus, Le Rue et Le Molinel à Lomme.
On rencontre un Hugues de Lomme avec ses frères Gui et Robert, dans un titre de l’abbaye de Loos de 1149 à 1166. Ce hugues figure encore parmi les barons du comté de Flandre, dans deux titres de l’abbaye de Marchiennes, de 1162 et 1163, relatifs au Gavène de Sailly en Ostrevant. C’est sans doute le même personnage qu’on retrouve, en 1176, comme témoin d’un acte de Philippe d’Alsace et en 1183, comme pair de Lille dans un acte du même prince.
Le 3 février 1217, Hugues de Lomme, avec plusieurs autres chevaliers, se porte garant d’une vente faite au chapitre Saint-Pierre de Lille, par Julienne de Turri, veuve de Bernard de Roubaix.
En 1225, Jeanne, comtesse de Flandre, garantit la vente faite par Hugues de Lomme à l’abbaye de Loos, de 8 bonniers de terre situés au terroir de Beuvrèque. Dans cet acte est nommé Raoul de Lomme, oncle de Hugues.
En 1242, Hugues de Lomme, chevalier, et Jacques de Le Montaigne, son sergent, sont condamnés à une réparation pour violences exercées contre un artisan, hôte de Saint-Pierre à Lomme. Ce Hugues de Lomme, chevalier, est encore nommé en 1251.
En septembre 1300, Hugues de Lomme et plusieurs autres hommes de la salle de Lille déclarent qu’en leur présence tous les droits sur le moulin de Le Sauch ont été acquis par l’Hôpital Comtesse. Le sceau de Hugues de Lomme figure un écu portant deux écussons en chef, à la bande engrêlée brochant. Mais ce dernier, qui achetait sa bourgeoisie de Lille en 1304, ne paraît pas avoir possédé la seigneurie de Lomme, laquelle devait être depuis quelques années déjà dans la famille Le Borgne.
Baudon Le Borgne, chevalier, qui portait « de gueules à 3 têtes d’aigle d’or », et qui gît à Lomme, est donné comme seigneur du lieu. Son fils, Pierre Le Borgne, époux de N. de La Barre, seigneur de Lomme et de Capinghem, mourut sans héritier mâle et laissa ces seigneuries à sa fille Jeanne Le Borgne, qui avait épousé, en 1321, Jacques Le Prévost de Capinghem. Leur fils, Jacques Le Prévost, chevalier, fit, en 1372, rapport et dénombrement de sa seigneurie de Lomme qui, à partir de cette époque, eut les mêmes seigneurs que Capinghem jusqu’à Louis de Gand de Mérode de Montmorency, mort le 6 juin 1768, laissant par donation entre vifs au marquis d’Hem, d’une branche cadette de la maison de Vilain de Gand, les terres de Lannoy et Lys, de Lomme et d’Englos.
Guillaume Louis Camille, comte de Gand, fils de Jean Guillaume François de Gand et de Louise Angélique de Fossez, dame de Pottes, sa seconde femme, fit défaut à l’assemblée de la noblesse du bailliage de Lille pour l’élection des députés aux Etats généraux de 1789. Il vivait encore en l’an XII.
II - Fiefs de mouvances diverses sis à Lomme
Le Grand-Bus, à Lomme, tenu de la seigneurie de Lomme à 10 livres de relief et à justice de vicomte, comprenait 3 bonniers 15 cents et demi d’héritage tenant au grand chemin d’Ypres à La Bassée, et des rentes.
Jean Picavet, fils de feu Gilles, bourgeois de Lille, possédait le Grand-Bus en 1589.
Le Molinel, à Lomme, tenu de la seigneurie de Lomme à 10 livres de relief, touchait aux terres et censes de la Huardière.
Bauduin Cuvillon, fils mineur de feu Maître Baude, en son temps conseiller du Roi et maître ordinaire de la Chambre des comptes à Lille possédait en 1589 le Molinel tenu de Lomme.
Le Rue, à Lomme, tenu de la seigneurie de Lomme à 10 livres de relief et à justice de vicomte, fief en l’air, consistait en rentes sur plusieurs hôtels et tenants.
Jacques de Landas, fils et héritier de Claude, possédait Le Rue en 1589.
La Woestine, la Wastine, les Wastines à Lomme, tenue de la seigneurie de Lomme à 10 livres de relief contenait un donjon et onze bonniers en quarteron d’héritages.
En 1589, François de Haynin, chevalier, serigneur du Broeucq, possédait la Woestine à cause de dame Le Sauvage, sa compagne, dame du Maisnil, fille de François et de marguerite de Clermes ; elle était veuve en 1594.
La Haye, à Lomme, Sequedin et Lambersart, tenue de la salle de Lille en justice de vicomte, comprenait 172 bonniers 525 verges avec la cense de Hovelacque, bailli, homme de fief, sergents et bancs plaidoyables sis près de la Baratrie. De ce fief étaient tenus 33 bonniers 433 verges chargés de rentes et 4 deniers d’entrée et de 4 deniers d’issue.
A l’abbaye de Loos.
Le Molinel, à Lomme, tenu de la salle de Lille à 10 livres de relief et à justice de vicomte, comprenait 14 bonniers de terre tenant au grand chemin de Frelinghien à La Bassée, aux terres du Grand-Bus, aux terres du Molinel, tenu de Lomme, et aux terres de la Huardière ;
Daniel de Halluin le 24 juillet 1389, Jean de Herbamez le 23 février 1456, et bauduin Cauwet, fils de feu Jean, le 12 juin 1496, firent rapport et dénombrement de ce fief. En 1558, Antoine Cauwet était seigneur du Molinel ; il avait épousé Catherine Le Preud’homme, qui était veuve en 1561. Jacqueline Cauwet, probablement fille des précédents, veuve de Pierre Cuvillon, greffier de la Gouvernance de Lille, fit rapport du Molinel le 29 juillet 1562 ; elle mourut en avril 1566, laissant le fief à Baude Cuvillon, son fils, qui suit.
Baude Cuvillon, conseiller et premier lieutenant de la Gouvernance, puis conseiller et maître de la Chambre des comptes, mourut en janvier 1576, ayant eu, entre autres enfants peut-être, Bauduin et Maximilienne Cuvillon qui furent successivement seigneur et dame de Molinel. Maximilienne Cuvillon avait épousé Jean de la Vichte, écuyer, seigneur de Nieuwenhove, qui fit pour elle le rapport et dénombrement du Molinel le 8 mai 1592. Leur fils, Jean de la Vichte, chevalier, seigneur de Nieuwenhove, vicomte d’Erbodeghem remplit le même devoir le 9 septembre 1620.
Antoinette de la Vichte, fille de Jean, épousa Ignace de la Vichte, son oncle, à qui elle donna François Isabelle de la Vichte, vicomtesse d’Erbodeghem, mariée par contrat du mois de novembre 1670 à Barthélémy François Joseph Hangouart, baron d’Avelin d’où vint Antoine Félix, dit le chevalier d’Avelin, qui vendit le Molinel à N… Montmonier, écuyer, seigneur du Puis. Julie montmonier, sa fille, recueillit le fief qui après elle appartint à N… Waresquiel, écuyer.
Les Verts-Crunquets, à Lomme, tenus de la salle de Lille à 2 chapons de relief, mais sans justice ni service, consistait en une portion de flégard et en « deux crunquets et montaignettes vertes et pour ce appelé le fief des Verts-Crunquets », sur le grand chemin de Lille à Lomme.
Pierre Pollet, procureur postulant en cour laye à Lille, fit rapport de ce fief en 1620.
La Haye du Temple, à Lomme. Les Templiers avaient à Lomme une maison nommée le Temple de la Haye, dont il est fait mention dès 1205. En 1312, lorsque les chevaliers de St-Jean de Jérusalem prirent possession des biens de l’ordre du Temple, le Temple de la Haye échut à la commanderie de Haute-Avesnes, mais il en fut détaché en 1565 et attribué à la baillie de Caestres. Le domaine se composait, en 1373, de 28 bonniers de terre à labour, de 14 bonniers de bois, prés, pâturages, et d’un moulin à vent. De ce domaine dépendaient deux maisons à Lille, près de l’église Saint-Maurice, lesquelles furent données en rente perpétuelle en 1425 ; 16 bonniers de terre situés à Lille près de la porte des Malades et dont une partie fut achetée par la ville, en 1687, pour agrandir ses fortifications ; et enfin des terres et des rentes foncières à Esquermes, à Sequedin, à Ennetières-en-Weppes et à Lomme. Le Commandeur avait toute justice et seigneurie dans son fief de La Haye et lieux en dépendant. Le revenu de cette terre était en 1661 de 1.200 florins, et en 1783, de 3.300 livres.
Madringhem, à Lomme, l’un des 5 grosses pairies tenues du châtelain de Lille à qui était dû le relief consistant dans le revenu d’une année la meilleure de trois, mais sur les fonds desquelles le comte de Flndre conservait le droit seigneurial du dixième denier. Ces cinq pairies devaient en outre au châtelain de Lille le service de guerre et de chevauxchée en chevaux et en armes et le service de cour.- La pairie de Madringhem consistait en 24 pieds de terre tenant au cimetière de Lomme et formant le gros du fief, en rentes sur des héritages sis à Saint-André, à Saint-Maurice, à Haubourdin et à Ennevelin, et un hommage, le Ghorghebel à Ennevelin.
Pierre de Laoutre possédait cette pairie en 1389. Robert de Laoutre, puis Jacques Flavie en 1397, Gérard de Thieulaine en 1458, Antoine Mallet, seigneur de Berlettes, d’Anstaing, de Tourmignies, de coupigny, etc., en 1496, la possédèrent successivement. Jacqueline Mallet, dame de Berlettes, petite-fille d’Antoine, la porta en mariage à Claude d’Oignies, chevalier, seigneur d’Estrées dans la famille duquel elle se maintint pendant un siècle et plus.
La Baratrie, à Lomme, tenue de la seigneurie de Lannoy, dite de La Haye à Loos et Esquermes, à 10 livres de relief, fief en l’air, consistait en rentes levées sur 18 bonniers 5 cents et 3 quarterons d’héritages.
Appartenait au XVème siècle à Antoine Le Mercier, écuyer, seigneur de Moroeul, fils de Guillaume.
Le Quesnoy, à Lomme, tenu de la seigneurie de Quesnoy-sur-Deûle en justice de vicomte, comprenait 7 bonniers tenant à la ruelle de l’église de Lomme à la Croix du Temple, à l’issue de la cense des Wastines, des rentes et des bancs plaidoyables.
Jacques Philippe Vilain, comte d’Isenghien, baron de Rassenghien, seigneur de Lomme, des Aubeaux, de Capinghem, d’Englos, de Sequedin, etc., possédait la seigneurie du Quesnoy, à Lomme, en 1618.
Thiembronne, à Lomme, tenu de la Cessoye, à Saint-André, à 10 livres de relief, comprenait 11 quartiers de terre, des rentes et un hommage.
On rencontre comme possesseurs de ce fief : Jacques Thieulaine, en 1456 ; - Jacques Thieulaine, en 1493 ; - Jean Parent, 1533 ; - N… Parent, fils de Jean en 1560 ; - Jean parent.